Travailler sur les causes du stress
Tout le monde subit le stress, de plus en plus de personnes se disent victimes du stress. C’est une expression fourre-tout dans laquelle nous mettons tout ce qui nous met mal à l’aise.

Une chose est certaine le stress fait partie de notre environnement.
Il est très difficile d’y échapper pour la bonne et simple raison que c’est une réaction naturelle.
Les causes du stress sont multiples :
- Externes : adaptation nécessaire au changement, pression environnante, agression verbale ou physique, danger sous toutes ses formes, pression sur les délais, normes de performance, relations humaines dégradées…
- Personnelles : tout le monde ne réagit pas de la même manière aux sollicitations ou évènements de la vie personnelle ou professionnelle. Nos réactions émotionnelles participent bien sûr du stress que nous pouvons ressentir.
Après avoir rappelé ce qu’est le stress ; nous tenterons regarder ce phénomène sous un autre angle que celui qui nous est classiquement proposé.
Le stress peut s’anticiper et mieux se gérer.
1.
Le stress, d'abord un phénomène naturel

Le stress est un syndrome d’adaptation à une situation stressante ; au moment où vous recevez le stimulus » stressant » : votre rythme cardiaque s’emballe, votre tonus musculaire s’accroît,
votre système nerveux envoie un message à l’hypothalamus qui, en agissant sur la glande médullo-surrénale, libère de l’adrénaline. Celle-ci fournit à l’organisme l’énergie dont il a besoin en augmentant le rythme du cœur (donc son débit) pour mieux oxygéner les muscles, et en facilitant la libération du sucre et des graisses par le foie. C’est un premier stade où la mémoire et la réflexion sont améliorées. Vos pupilles se dilatent, vous disposez d’une meilleure vision.
Le corps se met en mouvement afin d’être dans ses meilleures capacités à faire face au défi qui apparaît.
Si le stimulus persiste, vous passez à une phase de résistance. Votre organisme est en position d’alarme et va mobiliser d’autres ressources afin de trouver un nouvel équilibre. Votre corps se met à secréter d’autres hormones : l’endorphine aux vertus apaisantes, le cortisol, la dopamine, la sérotonine. A ce stade, le stress est considéré, d’un point de vue biologique, comme un agent stimulant bénéfique pour l’organisme, qui lui permet de réagir pour faire face à des situations pouvant le mettre en danger.
Si le stress perdure, la consommation d’énergie provoquée par cet état peut épuiser littéralement le sujet. L’énergie nerveuse étant entièrement consommée les personnes vivent sur les nerfs et leur équilibre physique et émotionnel peut se dégrader. Vos défenses immunitaires perdent du terrain, ce qui vous rend extrêmement sensible aux agressions extérieures. Vous êtes dans un état de tension excessive. Votre soupape de sécurité explose. Apparaissent alors la fatigue, la colère, voire même la dépression.
On voit bien que si le stress est utile pour nous permettre de mobiliser nos moyens, trop de stress en revanche est mauvais pour notre santé physique et émotionnelle.
L’appréciation de l’excès est très variable d’un individu à un autre. C’est à chacun de considérer ce qu’il veut vivre comme dose de stress ou ce qu’il peut supporter.
(voir article « Passer du contrôle à la maîtrise »)
2.
Anticiper pour réduire les causes
de mauvais stress
Plus que travailler sur les conséquences du stress (ce qui reste important) ; nous allons porter notre regard sur le travail des causes principales de notre Stress quotidien.

Reconsidérer ses rapports au travail
La principale source de stress est liée au monde professionnel.
Plusieurs sujets de réflexions se livrent à nous et qui concernent :
- Notre rapport à notre métier. Faisons-nous ce qui nous passionne ?
- Notre rapport avec notre environnement. Les rapports avec notre hiérarchie
et col latéraux sont-elles satisfaisantes ?
- Ce que nous faisons est-il cohérent avec nos valeurs ?
Bien évidemment si vous répondez non à l’une de ces questions se dessinera
un plan d’action possible.
Reconsidérer son rapport au temps
Nous avons parfois le sentiment d’être débordé (voir article sur ce sujet).
Une bonne maîtrise de son temps et agenda permettront d’éviter le stress
des heures et jours qui passent dans le « surbooking » à courir après ce que
l’on a parfois du mal à définir exactement. Connaître ses objectifs de vie
est la première démarche à entreprendre
Développer son intelligence émotionnelle |
Notre façon d’interagir avec notre environnement, est source de stress également. Conflits, mauvaises relations, interactions insatisfaisantes, la façon dont nous agissons ou réagissons ou gérons nos relations humaines aura un impact non négligeable sur notre stress.
L’intelligence émotionnelle, comme le schéma ci-dessous nous le montre, permet à la fois d’apprendre à gérer ses émotions et également ses interactions avec son environnement. Savoir se gérer et gérer ses interactions permet d’anticiper et mieux gérer les sources de stress.

Pour approfondir ce sujet voir notre formation sur « Comment développer son intelligence émotionnelle ? »
Développer sa résilience face au changement et à l’agitation
Je ne sais pas si le terme de changement permanent est aussi approprié qu’on veut bien le dire tant on a parfois le sentiment que la réalité relève plus de l’agitation désordonnée que du réel changement.
Bref, une réalité est factuelle est que toutes les organisations aujourd’hui veulent le changement. Si, en tant qu’individu on veut bien s’en sortir il convient de développer sa résilience et sa capacité à faire son deuil de son équilibre à un moment donné. L’intelligence émotionnelle nous aidera à développer cette résilience. (voir article sur comment développer sa résilience et écouter le PODCAST dédié à ce sujet)
Utiliser le stress comme un moyen positif d’exprimer son potentiel
Sans stress qui nous met sous pression pas de performance ni d’expression de son plein potentiel. Trop souvent on essaie de refreiner son stress, de le combattre voir de le nier. La bonne distance consisterait plutôt à en maîtriser l’intensité et la durée.
L’intensité afin de l’adapter aux circonstances et à nos objectifs, la durée car l’on sait que le stress n’est pas bon pour notre santé sur la durée.
La première étape consiste donc à considérer et vivre le stress non plus comme une émotion négative mais comme une émotion utile qui nous informe et nous est utile pour faire face aux défis qui sont les nôtres.
3.
Atténuer les effets pervers du mauvais stress

Passer du contrôle à la maîtrise est tout l’enjeu de la gestion du stress.
Si nous pouvons prendre des mesures pour anticiper nos causes de stress parfois ce dernier s’installe de manière excessive et nous déséquilibre. L’excès de stress, dès lors, devient un problème pour le sujet plus qu’une aide.
Les techniques d’urgence afin de faire retomber la pression
On ne peut pas raisonner, ni agir sereinement sous l’effet d’un stress excessif. L’objectif de l’utilisation de ces techniques sera d’apprendre à faire retomber notre niveau « d’excitation » à un niveau raisonnable qui permet d’agir sans dégrader ni sa santé ni les relations avec son entourage.
Toutes les analyses psychologiques qui ont été faites sur les réactions individuelles face au stress montrent que nous ne sommes pas égaux. Si certains sujets conservent, même sous stress, leurs capacités de réflexion et d’action proportionnées (une minorité statistique) d’autres voient leurs capacités se dégrader fortement avec des variations très fortes d’un individu à l’autre.
La première étape consistera à prendre conscience que l’on est sous stress ; la deuxième consistera à évaluer son niveau de stress sur une échelle de 1 à 10 nous pouvons visualiser notre niveau et décider de couper l’escalade.
Nous pouvons décider de prendre du recul si notre niveau de stress ne permet pas une action efficace où dépasse notre seuil de tolérance.
Bien évidemment dans les cas minoritaires de réel danger imminent où l’action seule est envisageable ; le temps de la réflexion de la maîtrise ou de la gestion sont inutiles ; il faut faire face ici et maintenant avec ses moyens.
Deux techniques connues me paraissent avoir un intérêt.
La sophrologie présente l’avantage de proposer des exercices respiratoires dont l’objectif est de refaire tomber la pression immédiatement.
Le yoga également. Chacun devra trouver la technique qui lui correspond le mieux.
Les techniques long terme pour apprendre à gérer son stress
Certaines techniques permettent de se donner des clés pour mieux vivre le stress et les situations stressantes. Parfois nous sommes dans des situations où nous devons vivre des situations de stress à répétition sans pouvoir ni anticiper ni gérer. Je pense à certaines professions ou à certaines personnes qui vivent dans un contexte où le stress fait partie intégrante de leur vie ou leur contexte.
Il existe sûrement beaucoup de techniques dont celles que nous avons exposé dans les techniques d’urgence (sophrologie, yoga), qui peuvent pratiquées régulièrement devenir des outils de long terme.
Il en est une qui nous paraît facile et simple à mettre en œuvre et donne d’excellents résultats. Il s’agit de la méditation de pleine conscience. Pratiquée régulièrement elle permet de renforcer nos capacités à nous secondariser par rapport à certaines situations et à avoir le recul nécessaire.
C’est une technique qui développe également nos capacités de prise de conscience de ce qui se passe en nous, nos mécanismes automatiques, nos sur réactions par rapport à certaines situations et nous aide à mieux nous réguler.
Conclusion
Nous devons changer de regard sur le stress et plus le considérer comme un outil naturel mis à notre disposition.
Comme tout ce qui est néfaste pour notre santé ou nos vies en général c’est l’excès qui doit être combattu plus que le stress lui-même qui a son utilité.
Nous avons besoin de stress pour réaliser et développer notre plein potentiel, quelqu’un qui arriverait face à un défi sans aucun stress complètement décontracté risque autant l’échec que celui qui est en sur stress.