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La vieille dame et son chat

Révéler notre part d'humanité

Chaque jour, pour me rendre à Courbevoie, j’empruntais la ligne 13 du métro.

Entre Chatelet et le métro ligne 13 il y avait un grand escalator et juste avant je croisais chaque jour la silhouette assise, emmitouflée dans son manteau d’une dame à l’âge indéterminé.

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Sur une caisse juste à côté d’elle se trouvait un chat, qui restait immobile bien en boule ; dans la même position que sa patronne.

Un petit collier rouge autour du coup avec ses clochettes.

Jour après jour cette présence me devint familière. Je la saluais comme une amie au bureau. Lui donnait quelque fois des pièces de monnaie. Son merci et son visage illuminé d’un sourire donnaient à ma journée une tonalité qui faisait du bien.

Dans ces quelques courts instants où je la croisais chaque matin j’ai vu des scènes d’humanité profonde. J’ai vu des femmes s’accroupir devant elle pour lui parler et échanger et prendre de ses nouvelles.

J’ai vu une jeune femme, une autre fois, lui donner un billet de 20 euros avec humilité la priant presque d’accepter.

Puis un matin j’ai vu la vieille dame pleurer, son chat absent. Elle racontait à une autre femme avec qui elle conversait « on m’a volé mon chat ».

Sa peine était la mienne tant je trouvais cette situation d’une tristesse absolue. Voilà quelqu’un qui n’avait rien ou presque et à qui on avait enlevé le peu qui lui restait. Cette situation m’a plongé dans un abîme de réflexion sur la dureté de la vie pour les plus faibles.

Puis le matin suivant et les autres matins je n’ai plus vu la dame au chat, nous attendre sur le côté droit juste avant l’escalator qui mène à la ligne 13.

Sa présence me manquait et mon esprit vagabondait. En prenant la rame du métro pour un voyage de 25 minutes précisément je laissais mon esprit aller à sa réflexion.

Voilà ce qui m’ait venu à l’esprit ; que je souhaite, aujourd’hui, partager avec vous.

1.

Nous sommes toutes et tous lié(e)s

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Même si le concept peut paraître abstrait je vais m’efforcer de le formuler quand même. Tant j’y crois de plus en plus.

 

Je ne pense pas que nous puissions avancer collectivement vers plus de bien être qu’il soit qualitatif ou quantitatif chacun choisira, en laissant sur le bord du quai de nos métros tout un pan de l’humanité.

Nos actes, nos paroles, nos gestes créent autour de nous le bonheur quand ils sont de solidarité ou au contraire le chaos s’ils sont dépourvus d’humanité.  

Parmi mes clients, quand j’étais banquier, j’avais une éditrice, Madame Nicole PIALET, (malheureusement aujourd’hui disparue. Elle dirigeait les Éditions Soline) dont la philosophie était de chaque jour faire des actes positifs autour d’elle. Sa grande théorie était de dire que si chacun d’entre nous faisait quelque chose pour les autres chaque fois que possible gratuitement cela remplirait de joie le bénéficiaire qui à son tour ferait d’autres petits bonheurs autour d’eux.

Créant ainsi une chaîne humaine positive.

Pour simple à réaliser et qui sera sûrement considéré comme naïf par beaucoup ; j’ai acheté cette idée. Il m’a fallu beaucoup trop de temps pour en comprendre la justesse et la profondeur.

Certes ça n’est pas le concept de développement personnel le plus complexe qu’il m’ait été donné d’approcher ; ni même l’étude de la Harvard Business Revieuw le plus puissant.

Non c’est une idée toute bête que nous pouvons toutes et tous pratiquer, à la maison, au travail, partout.

Créant ainsi une dynamique positive autour de nous.

Cette idée n’est pas révolutionnaire elle est pratiquée par beaucoup, quand on fait travailler son commerçant local par exemple, que l’on aide quelqu’un.

Toutes ces petites choses sans importance qui font le sel de la vie et qui créent de multiples petits bonheurs.

Ces gestes de solidarité du quotidien qui ne feront jamais la une des journaux, l’entame du 20 heures ou le buzz sur les réseaux sociaux.

Pourtant si essentiels.

« Tout ce qui fait du bruit ne fait pas de bien, tout ce qui fait du bien ne fait pas de bruit »

2.

S'extraire de l'urgence

pour voir l'essentiel

Le temps donne à ce qui nous semble parfois important, sur le moment, sa vraie valeur. Sur la durée, rarement nos préoccupations, soucis, anxiétés, peurs, espoirs, ambitions ne trouvent de substance.

Comme si beaucoup de ce qui nous occupe une grande partie de nos vies actives était, somme toute, sans grande importance.

Pourtant chaque matin, nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés de courir de chez nous au bureau, à l’atelier, à l’usine afin de gagner notre vie.

Nous n’avons, bien évidemment, pas le temps de nous préoccuper des silhouettes qui jalonnent notre parcours.

Nous avons toutes et tous des contraintes urgentes, chaque jour.

Est-ce une raison valable pour ne plus voir l’essentiel ?

Tout le monde s’accordera à dire non, bien sûr ! Pour reproduire dès demain matin le même schéma.

Quel est cet essentiel que nous semblons fuir ?

La course au toujours plus afin de masquer le vide qualitatif de nos vies ?

La peur de nous confronter à notre propre fragilité en observant celle des autres ?

La crainte d’attirer, dans un réflexe de superstition, le malheur sur soi ?

Tout compte fait heureusement que nous sommes débordés, que nous courons, que nous n’avons pas le temps. Sans quoi que ferions-nous de tout ce temps ?

A quelles conclusions nos réflexions nous amèneraient-elles ?

Ce jour-là ce qui m’ait apparu essentiel c’est le temps que nous pouvons consacrer aux autres. Ceux qui nous sont chers bien sûrs mais aussi tous les autres.

Prenons garde même avec les personnes qui nous entourent de ne pas les transformer en silhouettes anonymes tant nous sommes, parfois, remplis de nous-même, de nos priorités futiles, de notre propre intérêt.

3.

La vraie quête de sens

Trouver et développer notre part d'humanité

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Tout le monde parle de la recherche de sens. La crise sanitaire que nous vivons depuis 1 an avec le télétravail aurait eu un impact sur notre perception du travail et de la place à lui donner dans nos vies.

Il me semble, pourtant modestement, que cette boussole du sens nous l’avons en nous. C’est notre part d’humanité.

C’est elle qui se manifeste quand nous devenons écologiques et souhaitons préserver la planète qui n’est autre chose que notre milieu naturel.

C’est elle qui se manifeste quand nous décidons de consommer local afin d’aider nos voisins à vivre.

C’est encore elle qui s’exprime quand nous mettons l’intérêt de nos clients avant ceux du profit immédiat court terme.

C’est elle qui parle quand, au licenciement nous préférons la formation, l’explication, l’accompagnement.

C’est elle que nous essayons de bâillonner au profit de je ne sais quel concept d’efficacité, de « ça n’est pas personnel », de rentabilité, performance…

Et puis puisque nous en sommes là et si nous pouvions, de temps en temps, nous débarrasser de nous-même. De cet égo qui parle, de ces boursoufflures d’importance et d’orgueil.

L’humilité est le plus sûr chemin vers l’humanité.

 

4.

Conclusion

Le retour de la vieille dame
et de son chat

Et puis un jour, la dame est réapparue à la même place, avec un nouveau chat à ses côtés. Quel bonheur de la revoir chaque matin, présence fidèle et rassurante.

Chaque matin je ne manquais plus de la saluer, parfois d’échanger quelques mots avec elle et de l’aider matériellement aussi, afin de la remercier de ce qu’elle nous apporte chaque matin.

Ma mission a cessé et je n’emprunte plus la ligne 13 du métro. Mais il me plaît à penser qu’elle est toujours fidèle au poste.

Comme un phare dans la nuit qui éclaire, en nous, notre part d’humanité.

 

 

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