Quand on parle de personnes toxiques il convient de préciser, pour le sujet qui subit la relation.
Notre article se situe dans le domaine professionnel.
Il en va de la toxicité comme tout le reste il y a des degrés de toxicité et des capacités à supporter plus ou moins grande chez les sujets.
Comment définir les personnes déviantes ? Sans entrer dans un débat d’expert nous nous placerons du point de vue de la personne qui subit et ne va pas bien.
Le premier élément qui permet de déceler un problème est ce que ressent la « victime »:
- peur pour son avenir professionnel
- mal être général qui s’accroît
- perte du goût social (sorties, contacts avec ses amis qui diminuent, envie de rire absente…)
- vision de la vie en noire, négative
- perte de sommeil
- perte d’appétit
- vertiges
- incapacité à produire et se concentrer
- présentéisme
- culpabilité générale.
- douleurs abdominales
- suractivité (des journées à rallonge pour faire face et s’en sortir)
- fatigue chronique
- état dépressif latent plus ou moins marqué
- tentation à l’isolement dans son bureau, diminution des contacts avec ses collègues…
- hyper sensibilité
- hyper réaction
- prise de poids
- nouvelles addictions
La première alerte les sujets la vive dans leur être et j’ai envi de dire dans leur corps ; la liste n’est pas exhaustive ni cumulative (elle peut l’être malheureusement en fin de cycle si rien n’est fait avant ).
Quand vous ne vous sentez pas bien et que la cause identifiée sont les relations avec une ou plusieurs personnes de votre entourage professionnel ; vous devez vous poser et mettre des mots sur vos maux.
Il est temps de prendre du recul et analyser ce qui est en train de se passer.
Quand nous recevons en accompagnement des personnes dans cette situation ; elles sont souvent dans le déni, la complexité, la confusion et tout ceci était une vue de l’esprit, et si c’était de ma faute…
Souvent quand elles viennent nous voir elles minimisent ; tout compte fait « je m’inquiète pour rien… »
Leur première attitude est la sidération, l’inaction, ce qui bien évidemment a pour effet de ne rien régler et ouvre la porte à une dégradation de leur santé psychologique ou émotionnelle dans la durée.
Non quand on souffre cette douleur est objective ; il se passe quelque chose ici et maintenant. Il convient au moins d’évaluer la situation.
Si vous avez fait des erreurs professionnelles, qu’on vous les reproche objectivement ; tout le monde peut comprendre que vous le vivez mal. Mais là c’est vous qui devez réagir et remonter la pente. Ce dont nous traitons ici c’est le mal être alors que vous faites votre job et que personne ne peut rien vous reprocher d’objectif.
L’une des forces d’ailleurs des manipulateurs et pervers est de vous faire croire que le problème c’est vous. Vous finissez d’ailleurs par en être convaincu.
Peut on néanmoins dresser un profil type des personnalités déviantes ?
Il convient d’abord de souligner que les discriminants ne sont ni le sexe, ni l’âge, ni la position hiérarchique.
Il peut s’agir de personnalités complexes, très appréciées de leurs pairs et collaborateurs et « pervers » qu’envers des types de cibles très spécifiques. Nous utilisons ce terme de cible, à dessein, car nous avons rencontré des cas où la personne s’entendait bien avec tout le monde mais avait en permanence une cible en vue, jamais plusieurs ce qui l’aurait mis en danger dans une structure, mais exerçait ses talents sur un cas à la fois.
La précaution oratoire à prendre est qu’il faut faire montre de prudence avant de se permettre de qualifier un tiers. Seul un professionnel averti, après échange, avec vous, pourra confirmer ou non que nous sommes en présence d’une personnalité « toxique » ou d’une situation toxique dont il faut sortir.
Mais on peut tenter, à partir de notre expérience, de dresser certaines caractéristiques assez souvent rencontrées.
Nous en citerons quelques unes:
- le goût pour la communication « à distance » ; ce sont des personnes qui préfèrent écrire (SMS, mails) souvent structurés, faussement factuels aux termes et tournures de phrases qui laissent les interprétations ouvertes. A la fin de la lecture vous ne savez pas si on vous donne de l’information, vous accuse, tente de créer des preuves… ce sont des personnes qui créent leur réalité à partir de leurs écrits et leurs déclarations. Par touches successives. l’ambiguïté et le clair obscures sont leurs domaines privilégiés.
- la tentation d’isoler la cible. Oubli dans les invitations, traitement différencié, parfois non communication totale.
- Dégradation verbale de la cible lors d’entretiens individuels avec l’entourage. La personne incriminée se sait critiquée même si on ne lui dit rien « en face ». « c’est pas un(e) bon » ; « il ou elle est nul » ; invention de fausses erreurs soit disant rétablies grâce à son intervention.
- quand les évaluations annuelles sont faites certains reproches ne correspondent à aucun objectif annuel de la fiche de poste de la personne incriminée, rédigés en termes très généraux laissant la porte ouverte à toutes les interprétations. A un manager on pourra lui reprocher de ne pas avoir la confiance de son équipe…mettant le sujet dans une position défensive vis à vis de ses collaborateurs.
De manière générale tout est entrepris avec la volonté de mettre la cible en échec ; et c’est assez facile de faire douter les gens. Comme cela la victime commence à faire des erreurs objectives qui renforcent la réalité virtuelle créée par son bourreau. Et le cycle s’accélère. C’est un circuit auto réalisateur ; à force de dire que quelqu’un est nul vous pouvez gagner, la victime finit pas le penser, l’environnement le croire également et le fruit est mûr pour tomber…
Avant de passer à la prochaine cible.
Ce qui est consternant dans toutes les histoires entendues est la passivité de la collectivité. Les structures ne font rien ; quand elles bougent la situation s’est souvent dégradée. Au delà du raisonnable. Les collègues restent passifs par peur, la hiérarchie ne sait pas quoi faire, comment faire la différence entre l’expression d’un point de vue et l’invention totale avec la volonté de nuire. Car le pervers a ceci en sa faveur c’est que souvent il est intelligent (sans quoi le métier n’existerait plus depuis longtemps…)
Comment s’en sortir ?
Pratiquer la communication directe avec la personne et s’ouvrir de son ressenti. Demander des précisions et poser des questions précises. Le mettre devant des faits avérés.
Il m’a été rapporté par différentes sources fiables que tu disais me concernant que: « ….. » Est ce vrai? Qu’attends tu ou vous de moi exactement?
Tu me reproches telle chose? peux tu me donner un exemple concret.
Parfois cette communication directe fait prendre conscience à votre « bourreau » de ce qu’il est en train de faire, des conséquences, et les choses s’arrêtent car au fonds c’était plus un maladroit qu’un pervers.
Si rien ne bouge et que les choses se dégradent vous devez:
- prendre soin de vous, vous préserver et préserver votre bien être et votre santé. Ne pas hésiter à aller voir le médecin du travail afin de fixer une date à vos problèmes. Vous faire accompagner par un coach professionnel certifié et accrédité.
- en parler à votre RH afin d’échanger, alerter de ce que vous ressentez et vivez. Si rien ne se passe (ce qui est vraisemblable). Monter d’un cran vers le hiérarchique de la personne.
- en parler aux représentants du personnel afin de prendre date si personne ne bouge.
Dans tous les cas, vous n’êtes jamais seuls, en parler, ne pas attendre.