
C’est un sujet qui revient souvent dans mon cabinet en coaching. Je fais tout ce qu’il faut et pourtant je n’arrive pas à atteindre le résultat que je souhaite !
Je n’ai pas eu le poste que je convoitais.
Je n’ai pas eu l’augmentation de salaire que je méritais.
Je n’ai pas la reconnaissance que je mérite.
Je ne suis pas heureux.
J’ai du mal à me faire des amis
Etc.
C’est le grand malentendu de la vie professionnelle et de la vie tout court peut-être.
Nous faisons beaucoup de choses pour atteindre un objectif ou un résultat donné mais nous oublions au passage une dimension non négligeable de l’équation, ce que nous sommes. Qui nous sommes.
Malheureusement ce malentendu provoque beaucoup de déceptions. Les promotions, les augmentations de salaires, la réussite personnelle, le bonheur dépendent beaucoup plus de qui nous sommes de ce que nous faisons.
Bien entendu il ne faut pas être excessif ; être sans faire ne produira pas plus de résultat non plus. Encore faut-il mettre les termes dans le bon ordre.
1.
Que faites vous vs Qui êtes vous ?
L’environnement entretient cette confusion. La première question que l’on pose à une personne est ce qu’elle fait !
« Que faites-vous dans la vie ? » devient le préalable à toute entrée en relation.
Les questions sous-jacentes à cette interrogation sont claires :
- Faites-vous un métier valorisant, qui me permettra de vous classer socialement.
- Que possédez-vous, avez-vous un bon salaire ?
Le piège de cette question et de cette pratique culturelle de nos sociétés est qu’elle enferme beaucoup trop de gens dans des archétypes étriqués. Afin de répondre à cette question je vais anticiper et chercher un job qui puisse correspondre à une image valorisante que je puisse présenter.
Regardez les profils professionnels LINKEDIN. Notamment les titres, les success story présentées.
Les directeurs, head of, responsables, les titres « ronflants » sont légion.
Inversez la question et commencez par Qui êtes-vous ? Le malaise va s’installer car cette question est terriblement personnelle. C’est vrai, au fait, qui suis-je ?
Une fois son identité déclinée éventuellement son lien de parenté ou un point de contact (je m’appelle Y, je suis le frère ou la sœur de, ou le fils ou la fille de, j’habite à tel endroit, j’ai tel âge,) c’est un vide sidéral qui suivra.
Pourquoi ?
Tout simplement car si ce que nous sommes socialement nous aimons l’exhiber surtout si cela correspond aux critères de la réussite sociale (apparente) mais qui nous sommes est enfermé dans l’univers du personnel. De l’intime.
Et puis nous avons tellement été nourri au résultat ce critère ultime. Il n’y a que le résultat qui compte c’est bien connu !
Vraiment ?
2.
Ce qui dépend de soi vs ce qui n'en dépend pas
Nous avons une fâcheuse tendance a considérer que beaucoup de choses dépendent de l’extérieur ; notre bonheur, notre réussite sociale, notre réussite professionnelle.

Ça nous est toutes et tous arrivés déjà de ne pas vouloir nous rendre à une soirée pensant que nous allons nous ennuyer, ou au contraire que les personnes présentent sont bien trop bien pour nous et que nous nous sentons diminués ?
A vrai dire tout dépendra de qui nous souhaitons être.
Si nous décidons, « dans cette soirée ennuyeuse » d’être un moteur des échanges, rires, bonne ambiance ; d’abord nous n’allons pas nous ennuyer et d’autre part nous allons devenir un acteur positif de la réussite de cette réunion.
Si nous décidons, « dans cette assemblée de gens trop bien pour nous » que nous sommes quelqu’un d’intéressant qui mérite d’être connu pour ses qualités ; notre attitude et nos interactions seront bien évidemment complètement différentes.
Si objectivement il y a des choses qui échappent à notre contrôle ; le temps qu’il fait, les personnes présentes etc. beaucoup plus de choses que nous l’imaginons dépend de notre action.
Toutes ces actions et initiatives que nous pouvons prendre relèvent toute du domaine de l’être. Qui nous décidons d’être à un moment donné. Joyeux, passionné, ouvert aux autres, drôle ou au contraire, renfermé, timide, effacé, oublié dans un coin ?
La bonne question à se poser est qui suis-je plutôt qu’ai-je à montrer comme signes extérieurs de…
D’un côté la mécanique relève de notre décision quelle image je souhaite donner, qu’est-ce que je souhaite que les gens pensent de moi ? Plutôt qu’une attitude passive fondée sur ce que je possède, le titre de mon job actuel. Pensez-vous qu’un PDG au chômage est un chômeur ou un PDG ? Tout dépendra de la façon dont vous prendrez le problème. Si vous êtes dans le faire vous vous considérez comme inutile et un PDG ayant subi un échec et au chômage de surcroît.
Si vous êtes dans l’être, votre personnalité, vos compétences, vos aptitudes, vos multiples talents, votre expérience, sont votre véritable identité dès lors vous êtes bien un dirigeant, un leader entre deux missions.
3.
Penser, être, agir et pas le contraire !
Beaucoup trop d’entre nous ont été conditionnés à penser à partir de leurs résultats, de leurs actions et de leurs résultats. Ils mettent donc cela en avant et pensent à partir de ce point de départ pour définir qui ils sont, ce qu’ils peuvent prétendre obtenir dans la vie en général.
Imaginons maintenant que nous fassions le contraire ?
Je commence par me demander qui je suis. Et pourquoi pas quelle personne je décide d’être. Les neurosciences apportent jour après jour la démonstration, des capacités immenses de notre cerveau à se régénérer. Oui nous avons les moyens de changer, de nous transformer, nous ne sommes pas condamnés à être ce que notre environnement définit pour nous. D’ailleurs, assez souvent, nous contribuons à cet enfermement et nous caractérisant. Nous pouvons nous définir nous-même. Que ce soit dans le domaine privé ou professionnel. A partir de là, mes attitudes, mon comportement et mes actions changeront.
Se concentrer sur qui nous sommes ou qui nous souhaitons être déterminera nos actions. Nos actions détermineront nos résultats.
Dans tous les cas nous obtiendront ce que nous souhaitons vraiment. Et pas ce que souhaite, pour nous, notre entourage.
C’est peut-être là que se situe la véritable autonomie.
C’est aussi une bonne méthode pour reprendre le pouvoir sur nos vies. Décider de changer les choses, affronter ses peurs, décider qui l’on souhaite être et se mettre en chemin.
Vous serez toujours promu et valorisé plus pour qui vous êtes plus que grâce à ce que vous faites.
Toute entreprise considérera que vous êtes là pour faire ce pourquoi vous êtes rémunéré. Vos résultats s’ils sont conformes à l’attendu vous permet de justifier votre poste et le fait que vous soyez maintenu dans vos fonctions.
C’est ce que vous êtes qui se manifeste par votre attitude votre comportement votre façon de communiquer qui feront la différence afin d’évoluer.
4.
Casser la statue de pierre
Il y a le monde tel qu’il est et le monde tel que nous aimerions qu’il soit. On oublie qu’il y a également le monde tel que nous le croyons.
Je constate que cette dernière affirmation est la plus répandue. Beaucoup d’échecs proviennent d’une vision du monde erronée, figée.
La bonne nouvelle et que nous sommes des créateurs en ce sens que nous pouvons agir sur notre monde, la manière dont nous décidons d’agir. Qui nous décidons d’être.
Pour beaucoup ce que nous sommes est une statue de pierre érigée au cours de notre enfance et qui n’évoluera plus. Cette affirmation majoritairement répandue n’est en fait, qu’un point de vue contestable.
La première démarche sera peut-être provoquée par une insatisfaction de votre état présent.
Ensuite il y aura deux voies possibles, s’apitoyer sur son sort et subir ou au contraire changer les choses.
Si vous prenez cette deuxième voie commencez par vous poser la question qui souhaitez-vous devenir ? Et les actions qui s’imposent suivront. Puis, comme par magie, votre situation va changer.
Certes la situation transitoire peut être inconfortable nous étions bien à l’abri derrière cette statue de pierre qui nous définissait et nous remplissait. Abattue nous ressentons comme un grand creux qui n’est en fait pas un vide mais un nouvel espace vierge que nous pouvons remplir d’une histoire que nous souhaitons créer.
Conclusion
L’être humain n’est pas digital. Si dans l’univers du digital les GAFA nous habituent à ce que tout soit réglé en trois clics ; la nature humaine est complexe. Le temps est un facteur de succès.
Pour toutes celles et tous ceux qui veulent devenir les créateurs de leur existence il leur faudra composer avec cette dimension temps. Décider qui l’on veut devenir prend du temps, casser la statue de pierre qui nous remplit également.
La liberté est à ce prix.
Se concentrer sur ce que nous sommes donne plus d’autonomie.
Nos actes seront en accord avec ce que nous souhaitons être, cela s’appelle la cohérence.
Le rôle du coach est souvent de remettre les choses dans le bon ordre.