« Il n’y a pas de mauvaise équipe » Le transfert de compétence et la bienveillance
Les deux termes peuvent paraître surprenants dans leur association. Pourquoi associer bienveillance et transfert de compétences ?
La bienveillance mérite que l’on en définisse le contenu. Trois éléments essentiels la composent :
- La reconnaissance du droit à l’erreur. A la condition de ne pas être répétitive ; tout manager doit accepter que tout n’est pas réussi.
- L’aide apportée aux collaborateurs vers le succès. Le manager aidant se met au service de son équipe et n’hésite pas à donner des indications intermédiaires sur la façon dont ils font les choses. Il encourage, rectifie, complète l’information. Et n’attend pas la fin pour dire que ça n’est pas ce qu’il avait demandé.
- L’expression du manager bienveillant n’est jamais négative et ne prend pas pour cible tel ou tel. Combien de fois n’ai-je pas entendu et vu des managers « bienveillants » en surface et cassant par derrière. Comme si cela ne se voyait pas, ne sentait pas… tout finit par se savoir. C’est bien évidemment destructeur, inutile et contreproductif.
Le manager bienveillant est avant tout tolérant aux différences sous toutes ses formes. D’expression, de manière de faire les choses ; il privilégie l’atteinte des résultats dans l’intérêt de l’entreprise, de ses clients et collaborateurs au détriment de l’exercice de son pouvoir personnel. Il n’attend pas des autres qu’ils fassent les choses « comme il dit, ou le demande ». Il leur laisse leur libre arbitre dans le choix des moyens pour y arriver.
On comprend mieux le lien avec le transfert de compétences et de savoir. Beaucoup de managers se contentent d’évaluer les prestations de leurs collaborateurs, de les inscrire à des formations (éventuellement). La vérité et qu’ils ne s’impliquent nullement personnellement, affectivement, humainement dans la relation avec le collaborateur.
La véritable bienveillance est d’aimer les gens. Selon l’expression ; cela suppose de vouloir qu’ils grandissent. Rien n’est plus gratifiant pour un manager que d’apprendre de ses collaborateurs qu’ils reconnaissent qu’il les aide à évoluer à « grandir ». C’est-à-dire à s’améliorer, monter en compétences.
Comment préparer les nouvelles générations si ceux qui sont « aux affaires » les considèrent au mieux comme des concurrents virtuels voire des objets qui remplissent une fonction.
D’ailleurs les deux sont liés. Inutile d’inventer des tests et analyses compliquées. Une simple question suffi à démasquer les managers distants de leurs équipes ; et par le même non bienveillant.
Combien de temps passez vous avec vos équipes à les former, informer améliorer leurs savoir faire et leur savoir être ? A quand remonte le dernier conseil amical donné à l’un de vos collaborateurs….
L’empathie que nous développerons dans nos prochains articles dans l’intelligence émotionnelle n’est pas la capacité à se mettre à la place des autres (on ne l’est jamais). C’est certes une compréhension des autres alter ego mais surtout un acte positif. On voit un manque on le comble. Vous ne savez pas faire telle chose ; il vous manque telle compétence je vais tout faire pour vous la faire acquérir. Le « je vous comprends » est tout au mieux de la politesse et encore de surface. Souvent il a pour synonyme « je ne ferais rien pour vous ; ne comptez pas sur moi surtout »
A vrai dire le manque d’empathie est et a été cultivé chez le top management comme l’insensibilité, la froideur, les décisions difficiles (pour les autres bien sûr). Comme une vertu. La vérité est que c’est une conception de la nature humaine (les autres) utilitaire.
Notre plan comptable général mesure parfaitement les coûts identifiés.
En revanche on ne mesure pas dans la rentabilité des entreprises la perte des clients, les démissions de salariés, les baisses de motivations…Ce que les Anglo saxon appellent les « secret killers » ces pertes non chiffrées et non chiffrables car non mesurées. Ça serait un puissant levier afin de faire évoluer les mentalités et promouvoir les vrais et excellents managers dont le travail quotidien remarquable brille moins que le superficiel.
Ils n’ont rien à dire puisque tout va bien dans leur univers. Souvent ils cultivent une discrétion et humilité naturelles. A l’opposé des tout communication.
Nous savons tous que le monde est injuste ; ça n’est pas une raison pour s’en contenter.